Nouvelles - Pâques 2023

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1023-2023
MILLENAIRE DE LA CONSTRUCTION DE L’EGLISE ABBATIALE :
ANNEE JUBILAIRE !

Une histoire, un patrimoine à transmettre et surtout la joie et l’action de grâce pour tout ce dont nous sommes les témoins et que nous souhaitons partager. Cette année jubilaire nous en donne l’occasion ! 

Quelques repères…

Avant celle de la Merveille, la construction de l’église abbatiale fut le plus important chantier entrepris par les bénédictins, qui se doivent d’accueillir dignement un nombre croissant de pèlerins. L’abbé Hildebert II a tout juste le temps de jeter les fondations de la nouvelle église lorsqu’il meurt en 1023. Si l’église a beaucoup changé au fil des siècles, ses parties romanes subsistantes, où de grandes baies viennent réveiller les teintes gris-bleu du granite, illustrent l’audace des premiers bâtisseurs : leur foi ardente leur fait faire des prodiges. Une église de 80 mètres de long, aussi haute que le rocher au sommet duquel elle est perchée…Pour bâtir un sanctuaire à Saint Michel, les moines ne reculent devant rien. Le fait de lancer une telle construction sur une plateforme étroite aux dimensions manifestement insuffisantes pour l’accueillir constitue un véritable défi. Qu’à cela ne tienne : pour rattraper la pente, les maîtres d’œuvre ceinturent le sommet de la colline d’une série de cryptes qui serviront de fondations : la crypte des Gros Piliers, la crypte Saint-Martin et la crypte Notre-Dame-des-Trente-Cierges. Enfin la crypte Notre-Dame-Sous-Terre est renforcée et prolongée pour servir d’assise à l’extrémité de la nef. Reposant sur ces bases souterraines, l’église abbatiale en forme de croix latine, dont les murs s’élèvent dans les années 1020, est l’une des premières réalisations de l’art roman en Normandie. Les travaux s’achèvent entre 1060 et 1084 sous l’abbatiat de Ranulphe, qui termina l’église abbatiale en faisant construire la nef et, de plus, édifia au nord de celle-ci des bâtiments suffisamment vastes pour loger les moines et les pèlerins. Une construction audacieuse mais aussi fragile, puisqu’en 1085, la nef étant à peine terminée, le mur nord s’effondra en partie. Puis, malgré une reconstruction rapide, le mur s’effondra de nouveau en 1103, écrasant la moitié du dortoir. Mais ô miracle, il n’y eut aucun blessé car les moines chantaient Matines dans le chœur de l’église ! Une nouvelle catastrophe, survenue en 1421, met bas le chœur roman, reconstruit, entre 1446 et 1521, dans le style gothique flamboyant, que nous connaissons.

(sources : Le Mont-Saint-Michel, histoire d’une montagne sacrée/ Henry Decaëns, Le Mont Saint-Michel, merveille de l’occident/ Histoire et Patrimoine)

C’est bien pour cela que l’église a bénéficié d’autant de soins depuis sa fondation. Car il a fallu déployer beaucoup d’audace, d’énergie depuis l’acheminement des pierres en provenance des îlots granitiques Chausey, jusqu’à leur taille et leur agencement, pour que s’élève une église en cet endroit si particulier entre ciel et mer : une église assez vaste pour accueillir des pèlerins venus parfois de très loin, se confier à l’Archange Michel. La célébration de ce millénaire, initiée par l’EPN (Etablissement public national) en lien avec le CMN (Centre des monuments nationaux) et nos deux fraternités qui y habitent et y prient depuis plus de vingt ans, est donc une magnifique occasion pour sensibiliser touristes et pèlerins, sur tout ce qui s’est vécu en ce lieu.

De mai à novembre, plusieurs évènements culturels (concerts, conférences) et cultuels (célébrations, pèlerinages) auront lieu. Nous retenons plus particulièrement l’exposition « la demeure de l’Archange » qui se tiendra dans les grands degrés et l’église abbatiale, et qui viendra interpeller le visiteur comme le pèlerin : Qui est saint Michel ? Qu’est-ce qu’un pèlerin ? Comment s’est construite cette église ? Ainsi, cette exposition réunira objets et œuvres religieux, artistiques ou usuels qui éclairent l’histoire de l’Abbaye et ce qui s’est vécu. Pour notre part, nous accueillerons à partir du dimanche 10 septembre et jusqu’à la fête de Toussaint, le Chef de saint Aubert dans son reliquaire. A cette occasion, un pèlerinage depuis le prieuré du Mont Saint Michel, situé à Ardevon, sera organisé. Ainsi, les fêtes de la saint Michel et de la Dédicace seront cette année marquées de célébrations particulières en collaboration avec la paroisse d’Avranches et le sanctuaire.

L’association Robert de Torigni se mobilise également en proposant une nouvelle exposition au parvis de la croix de Jérusalem.

Nous vous invitons à consulter la page dédiée à la programmation du millénaire : https://www.abbaye-montsaintmichel.com/millenaire_abbatiale

Ainsi, ces prochains mois seront, nous l’espérons, l’occasion de vous retrouver, pour ensemble rendre grâce pour tout ce qui a été vécu en ce lieu, à l’ombre des ailes de l’Archange : Saint Michel Archange de ta lumière éclaire-nous ; de tes ailes protège-nous, de ton épée, défends-nous.

Nouvelles de nos fraternités

C’est toujours une joie de pouvoir vous partager les évènements les plus marquants de ces derniers mois, vous qui connaissez nos communautés, vous que nous avons accueillis pour une célébration, un pèlerinage, une retraite.
Après de longues années de patience et de détermination, notre système de sonorisation a pu être renouvelé, ce qui est une aide appréciable lorsque les groupes accueillis sont importants.
Pour sa part le CMN, a revu au cours de ces derniers mois, l’éclairage de l’abbatiale afin de mettre plus en valeur l’architecture, mais aussi les statues comme celle de la Vierge du transept nord ou celles de saint Michel et de saint Aubert. Tout ceci devrait contribuer à un meilleur accueil de chacun et à célébrer les offices dans de meilleures conditions.
Début avril, nous avons appris que notre évêque, Monseigneur Le Boulc’h, venait d’être nommé archevêque de Lille. Une délégation de frères et soeurs a pu se rendre à sa dernière célébration dans la cathédrale de Coutances et ainsi, avec le diocèse, rendre grâce pour son ministère. Nous entrons donc dans cette attente confiante de la nomination d’un nouvel évêque par le Pape François. Cela prendra plusieurs mois.
Au cours de ce mois de mai, les soeurs ont eu la visite de soeur Rosalba, leur prieure générale et les frères, de frère Jean-Christophe, leur prieur général. Ces visites sont importantes parce qu’elles permettent de faire le point sur ce qui se vit et d’envisager l’avenir.
La collaboration avec les prêtres de la Communauté Saint Martin – qui assurent depuis bientôt 2 ans l’animation pastorale du sanctuaire (église saint Pierre dans le village) – est une belle expérience ecclésiale et fraternelle. Il est bon pour chacun de nous de pouvoir nous entraider afin d’accueillir au mieux ceux qui viennent en pèlerinage au Mont, que ce soit pour une célébration, un témoignage, un enseignement.
Pour tout cela nous rendons grâce !

Nous voici déjà dans la « haute saison » avec les nombreux groupes qui affluent vers le Mont, et cette année jubilaire devrait encore accentuer la cadence au cours des prochaines semaines… Si c’est toujours une joie de pouvoir accueillir, partager notre foi, notre espérance, cela reste un défi quotidien ; car il nous faut aussi prendre le temps de nous retirer pour nous plonger dans la Parole de Dieu par la lectio divina, retrouver le silence et la solitude de la cellule pour nous ressourcer. C’est là où la vie fraternelle est un véritable soutien, un cadeau dans notre vie consacrée, car c’est bien ensemble que nous voulons devenir des « pierres vivantes » pour à notre tour, participer à la construction de « cette Maison de prière pour tous les peuples ».

« C’est en Jésus-Christ que toute la construction s’élève harmonieusement…En lui, vous êtes, vous aussi, des éléments de la construction pour devenir, par l’Esprit Saint, la demeure de Dieu. » Ep 2, 21-22